IMAGINONS UNE ÉCONOMIE FÉMINISTE
A quoi ressemblerait une économie féministe ? Ici, on parle inégalités salariales, capital, héritage, fiscalité… Alors, à vos idées ! Et n’oubliez pas : vous êtes légitimes !
A quoi ressemblerait une économie féministe ? Ici, on parle inégalités salariales, capital, héritage, fiscalité… Alors, à vos idées ! Et n’oubliez pas : vous êtes légitimes !
Il faudrait lisser les droits liés aux régimes conjugaux (mariage, pacs, vie conjugale…).
Il n’est pas normal que seules les personnes mariées puissent bénéficier de la pension de reversion (pourcentage sur la pension de retraite) de leur conjoint décédé.
Pas non plus normal que seules les personnes mariées puissent prétendre à la prestation compensatoire (somme d’argent qui doit compenser les années où tu as mis ta carrière en pause pour t’occuper des enfants, du logis, souvent au bénéfice du conjoint qui n’a pas fait les mêmes « sacrifices ») en cas de séparation.
Individualisons l’impôt sur les revenus des couples mariés. La France est un des rares pays qui ne permet pas cette individualisation. L’individualisation incite à l’augmentation des écarts des revenus au sein du couple et décourage la participation au monde du travail du conjoint qui gagne le moins.
Précision : Il est toujours possible, même marié.es, de demander à appliquer un « taux individualisé » ne prenant en compte que ses propres revenus, malgré une déclaration commune.
Il est vrai que cette case n’est pas cochée par défaut, et que cela ne remet donc pas en question l’incitation à avoir un.e conjoint.e moins rémunéré.e, puisque peu de personnes la cochent…
(Pour approfondir le sujet il existe le podcast « rends l’argent » de Titiou Lecoq qui décortique cela http://www.slate.fr/audio/rends-largent/pourquoi-il-faut-mettre-en-place-un-impot-feministe)
Point important mais individualiser l’impôt et individualiser le taux lors du prélèvement à la source ne correspondent pas exactement à la même chose. Même si on individualise le taux, le foyer doit toujours faire sa déclaration en commun.
Les salaires de femmes seraient augmentés de sorte qu’appartiendrait au passé révolu le temps où, comme en France en 2021, en moyenne, les femmes gagnent 23% moins que les hommes : autrement dit, dans une économiste féministe, les hommes ne gagneraient pas 30% de plus que les femmes – mais autant qu’elles.
Exactement. Ne plus genrer certaines professions ou secteurs professionnels. A travail égal, salaire égal. Cesser de penser que le presenteisme est preuve d efficacité et valoriser au contraire la personne qui réalise ses missions dans le délai imparti, sans nécessité de faire des heures supplémentaires. Cela impactera aussi la vision globalement négative des personnes qui partent avant 17h pour se consacrer à leur vie de famille. Replacer la vie de famille au centre et non plus le travail.
Peut-être même replacer la vie au centre et non plus le seul travail rémunéré 🙂
Les salaires des professions « féminisées » (notamment dans le social) seraient reconsidérés : une rémunération pourrait être proportionnelle à son réel apport à la société dans son ensemble.
Oui ! valoriser les professions utiles à la vie, souvent féminisées, généralement déconsidérées !
Pour cela, on pourrait s’inspirer du Canada qui je crois a lancé une grande enquête sur « l’utilité » de chaque métier et leur technicité (le degré d’autonomie etc). Suite à cette enquête, le métier d’infirmière par exemple a été fortement revalorisé financièrement.
Je suis familière avec la théorie du salaire à vie depuis peu, établie par Bernard Friot (sociologue communiste) et il me semble que c’est une idée qui peut être en accord avec un projet économique féministe, qui s’éloigne de la logique capitaliste et productiviste des êtres humains. Il s’agit de replacer l’humain au centre, d’abolir la notion de travail salarié et d’offrir une vraie liberté financière à tous.tes.
La déconjugalisation des aides est nécessaire !
Faire que les aides soient individuelles et non lié au compagnon / à la compagne
Revaloriser les congés parentaux et non pas que maternité ! L’égalité passe aussi par une revalorisation de la place du père. Une congé a partager selon les modèles des pays du nord : une période fixe pour la mère et une pour le père et le reste a partager selon le souhait du couple.
Communiquer les chiffres montrant que les femmes sont nombreuses dans les métiers durs physiquement : employé-e libre service, ASH etc.Montrer aussi qu’elles sont compétentes, avec des patron-nes satisfait-es de chauffeuses poids-lourd ou de maçonnes. Revoir les formations des responsables RH par exemple, pour recruter plus égalitairement.
Repenser les formations des métiers de la publicité, pour éviter les stéréotypes de genres. Mettre en place un système de signalement du public efficace, face à des dérives trop grandes dans la publicité, avec des réelles répercutions : mauvaise image pour les marques, amendes sévères, proportionnelles au chiffre d’affaire de l’entreprise ?
J’élargirais le sujet de l’économie au sujet de la place du travail dans notre société. Pour une société égalitaire et anticapitaliste il faut repenser la place du travail dans nos vies.
Le travail ne peut être la base de tout. Pour cela, a mon sens, il faut limiter le temps de travail et plafonner les salaires. Il n’est pas entendable dans une société égalitaire que certain.e.s métiers/fonctions soient plus valorisées que d’autres.
Le travail ne doit être qu’un moyen pas une fin en soi.
Supprimer les écoles d’ingénieurs, l’ENA et toutes ces fabriques à élites. Continuons à transmettre ces savoirs, mais à l’université ou dans des écoles plus accessibles à toustes. Ces formations seraient composées également de cours de déontologie, de réflexion sur l’utilité des forces de l’ordre, de la prison, sur la résilience, sur la non-violence, l’anarchisme, les écosystèmes et les services environnementaux… Bref pour que les techniques les plus pointues soient mises au service du bien commun.
(j’avais déjà posté dans justice, mais ça a sa place ici aussi : )
Repenser la législation autour du travail du sexe. Elle doit permettre de protéger au maximum les femmes et les minorités de genres, et supprimer toutes les formes de travail forcé. Garantir de bonnes conditions de travail, avec des services de sécurité peut-être ? Une bonne couverture santé, bien sûr. Pourquoi pas une licence pour exercer ? Comme certaines professions libérales, règlementées. Interdire le travail des mineur.es.
Rendre le congé parental équitable, et s’il n’est pas pris assez par les pères : rendre la moitié obligatoire pour eux. Ainsi, les employeurs ne pourront plus discriminer les femmes à l’embauche de certains postes à cause du « risque maternité ».
Revaloriser les salaires et les conditions de travail de tous les métiers du « Care ». D’une part parce qu’ils sont indispensables au bien commun, et qu’il faut valoriser ces métiers difficiles souvent exercés par des femmes, et d’autre part, pour attirer plus d’hommes dans ces métiers.
Je me permets de partager ici les recommandations faites par Céline Bessière et Sibylle Gollac, autrices du « Genre du Capital » à l’Assemblée nationale début mai.
le patriarcat et l’éducation genrée font que les femmes développent + que les hommes (du fait de la charge domestique en plus du reste) des qualités fort utiles à une nation ou une entreprise ou un collectif en général : mutlitasking, capacité supérieure à la prise en compte de facteurs multiples, empathie, solidarité, capacité supérieure d’anticipation des risques et impacts, d’organisation, de pilotage de collectif, de gestion, prise de décision, prise de responsabilités, résilience… Ce ne serait que bon sens que de laisser les femmes co-gouverner à égalité les nations et entreprises.
Lutte sans merci pour l’égalité des salaires c’est primordial ! Avec la création d’un mouvement collectif de toutes les femmes qui travaillent, des pétitions, des appels au gouvernement, des manifestations, des appels aux médias, en bref par tous les moyens possibles, sans relâche, jusqu’à l’obtention.
Je ne sais pas si juridiquement, il serait possible de porter une plainte collective pour l’égalité des salaires ?
De même pour la parité.
Promouvoir un management différent ( cf études sur neurosciences au travail, management bienveillant, psychologie/sociologie/philosophie du travail sur Google scholar, etc) qui a un réel impact positif sur la productivité et le bien être des salarié. e. s (cf projet Aristote de l’entreprise Google, qui voulait savoir ce qui rendait une équipe performante). Ce type de management a de l’avenir, surtout depuis la crise COVID. (il suffit de taper les mots clés ci-dessus pour constater la quantité d’articles, de sites, de cabinets de conseil, etc) Les personnes formées auront un avantage certain au moment de l’embauche.
Obliger les grands groupes à créer des crèches dans leurs locaux.
Voir si dans les PME, il serait possible de faire de même. L’état alloue déjà des aides financières aux entreprises, une partie de ces aides déjà existantes pourrait être consacrée à la création et/ou l’aménagement d’une salle agréée.
Favoriser les horaires flexibles et le télétravail quand c’est possible ( par exemple il y a des personnes qui sont plus efficaces la nuit, des études le montrent: taper « chronotype » )
Rendre les salaires, les processus de promotion et d’évolution professionnelle transparents.
Nous devrions toustes pouvoir connaître la valeur de nos compétences et de notre travail et avoir les éléments pour négocier.
Au passage, cela limiterait peut-être les inégalités de salaires entre hommes et femmes, les entreprises risquant de ternir leur image si des inégalités importantes sont constatées.
Arrêter de mesurer la « santé » d’un pays uniquement sur le % d’augmentation du PIB qui selon moi est un indicateur qui nous amène droit dans le mûr dans la mesure où il part du principe que le monde est infini…
Je sais qu’il y a des déjà pleins de chercheurses ou cherchaires qui ont fait des propositions pour passer à autre chose.