IMAGINONS UNE SANTÉ FÉMINISTE
A quoi ressemblerait une santé féministe ? Ici, on parle santé mentale, violences médicales et gynécologiques… À vos idées ! Et n’oubliez pas : vous êtes légitimes !
A quoi ressemblerait une santé féministe ? Ici, on parle santé mentale, violences médicales et gynécologiques… À vos idées ! Et n’oubliez pas : vous êtes légitimes !
Revaloriser le métier de sage-femme, leur rémunération, la possibilité pour les femmes d’être accompagnées par leur SF libérale en maternité. Développer les maisons de naissance et faciliter l’accouchement à domicile.
Obliger les maternités à publier des indicateurs annuels sur le taux de césariennes, d’épisiotomie, d’injections d’oxytocine, de recours aux forceps, etc. Enquête auprès des personnes ayant accouché sur leur vécu.
Un bon début : https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/06/16/taux-d-episiotomies-de-cesariennes-de-peridurales-l-ars-d-ile-de-france-publie-les-donnees-sur-les-actes-obstetricaux-hopital-par-hopital_6084397_3224.html, mais pas encore fait dans les autres territoires.
Ouvrir les numerus clausus en médecine pour que plus de personnes puissent devenir médecin, mieux répartir le temps de travail et permettre de zaper le vieux modèle du médecin qui travaille 65h par semaine sans pouvoir s’occuper de sa vie de famille
(je dirais bien en imposant des quotas de parité mais je crois que les femmes s’en sortent déjà très bien)
Oui, cela permettrait de mettre un frein à cette compétition pour devenir médecin et à ce piédestal sur lequel on met celleux qui réussisent. D’autres métiers sont soumis à une certification importante, sans qu’on en fasse tout un plat !
Cela permettrait aussi d’avoir plus de médecins et de spécialistes là où on en manque.
Actuellement l’augmentation du numerus clausus va permettre de rattraper le déficit de spécialites (généralistes, spécialités médicales et chirurgicales). Le problème est plus dans la formation générale et les concours compétitifs/anxiogènes de cette formation (il n’y en a pas qu’un !).
Je suis un peu plus contre le « médecin bashing », tenir 11 ans d’études avec des horaires de travail non légaux (il existe des études à ce sujet) nécessite peut-être que l’on se préoccupe d’avantage aux conditions de formation au lieu de parler de piédestal( qui n’existe que peu en pratique, je vous rassure !), pour permettre aux futur.e.s médecins d’être moins maltraitant.e.s car moins maltraité.e.s.
Proposer des études de santé saines (pas de maltraitances et du bizutage sur/devant les étudiant.es, temps nécessaire accordé pour se former aux bons gestes, à l’empathie, l’écoute …). Notre système de formation actuel accroit la probabilité que nos futur personnel de santé soit maltraitant – parfois malgré lui.
Réformer le Conseil National de L’Ordre des Médecins qui prend des décisions à contre-courant des avancées de la société (un exemple : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/toulouse-une-pedopsychiatre-interdite-d-exercer-apres-avoir-denonce-des-maltraitances-sur-une-enfant-1977430.html)
Pour avoir été moi même victime de violences médicales, j’ai à cœur de proposer des idées. Je suis atteinte d’endométriose sévère et ai un parcours de soin très lourd, depuis de nombreuses années.
Déjà, je suis choquée qu’en 2021, il n’y ai rien de prévu pour préserver la pudeur de la femme lors de consultations gynécologiques. On doit écarter grand les cuisses, et tout le monde trouve ça normal. Ce ne l’est pas. Un gynécologue a inventé la culotte gynécologique et il n’a pas la visibilité que ce projet mérite.
De plus, ces culottes devraient être prise en charge par la sécu. C’est un outil participant au soin.
On devrait pouvoir noter un praticien/ soignant sur un espace dédié (les avis de google ne suffisent pas, c’est parfois trop flou) et cela inciterait les soignants à être plus vigilants dans leurs paroles et leurs actes (ils agiraient par peur et non par bienveillance mais ce serait un debut)
Il n’existe pas de formation de prise en charge des patients en école de médecine. Les médecins ne sont pas formés à la relation avec le patient. Il est urgent de réformer ce système de santé inhumain. Nous sommes à la pointe en techniques de soin, mais dans le coeur, nous n’avons rien.
Voilà
J’ai encore plein d’idées.
N’hésitez pas à revenir vers moi, j’ai été aidé soignante et je fréquente le milieu médical depuis de nombreuses années en tant que patiente et je suis absolument révoltée par la manière dont j’ai été traitée (et je sais que je ne suis pas la seule)
A bientôt
Juno
Revoir la formation initiale de tous les soignants : jusqu ici faite par des hommes pour des hommes et ne traiter que des maux et symptômes masculins (cf. Les différences en matière d infarctus, bien souvent méconnues des soignants). Pour bien soigner les femmes, il faut les connaître. Il en découlera une meilleure prise en charge, plus respectueuse.
Remboursement à 100% de l’ensemble des méthodes contraceptives. Y compris des méthodes de contraception dites « masculines » sur lesquelles les informations manquent.
Une santé féministe signerait la fin des mutilations des enfants intersexes.
En 20 ans, 40 % des maternités de proximité ont fermé. Il est inadmissible qu’en France, en 2020, on se retrouve à devoir accoucher sur la route.
Une santé féministe concevrait les médicaments pour d’autres que les hommes : dégenrés, ils seraient adaptés à chacun !
Financer la recherche sur la ménopause, les migraines, la santé reproductive, l’endométriose, et tous ces autres domaines de la santé qui sont historiquement sous financés parce qu’une majorité d’hommes tiennent les cordons de la bourse.
Inclure la notion de consentement aux cours de médicine (et notamment pour les gynécologues et sages-femmes)
Prévoir un observatoire des discriminations et des sanctions pour les professionnels de santé maltraitants ou déshumanisants. Mettons en place des formations obligatoires pour informer et obliger à plus de bienveillance et d’inclusivité (de l’ambulancier au chirurgien, car vu et désapprouvé : la violence est partout).
Afin de permettre cette bienveillance, s’intéresser au bien être des soignants avec des équipes de psychologues spécifiques pour les soignants, des services hospitaliers avec du personnels (et non constamment sous tension comme actuellement), engageons et valorisons l’emploi dans le service public hospitalier. Soignons les soignants.
Un congé parental non genré me semble être primordial : il devra être obligatoire et de même durée pour les deux parents (ou plus si coparentalité) et cela réduira sensiblement plusieurs discriminations.
Les femmes seront moins discriminées à l’embauche, cela brisera le plafond de verre et diminuera le taux de femmes précaires dus à des temps partiels subis pour cause d’enfants.
– Plus de sensibilisation sur la contraception masculine et une aide à sont développement (qui est tout de même sans effet secondaire et totalement mécanique donc bon)
– Gratuité pour les protections hygiéniques
– arrêt des thérapies de conversion qui sont de réelles violences psychologiques pour les personnes trans
-des formations sur l’accueil de personnes trans dans les milieux médicaux
– valoriser les sages femmes
– que les développements et essais cliniques ne soit pas seulement pensé pour des hommes blancs mais qu’il y ai plus de diversité.
– un congé paternité égal à celui du congé maternité afin de valoriser la paternité et laisser de la place aux père – mais également afin de réduire les inégalités de genre à l’embauche.
Lancer une recherche sociologique d’envergure sur l’impact du Sexisme systémique en médecine sur la maltraitance des femmes en gynécologie.
Dissoudre l’ordre des médecins.
Dissoudre le CNGOF, imposer la parité dans l’instance qui lui succédera, en exclure les gynécologues qui refusent de faire leur métier en pratiquant l’avortement.
Proposer aux femmes réfugiées une accompagnante : traductrice et bienveillante et qui préserve le secret médical, pour leurs rdv gynéco. D’autant plus que le parcours migratoire et l’arrivée en France les rendent très vulnérables aux violences sexuelles. Former des sexologues pour répondre aux besoins de ces femmes.
Étudier les processus de prise en charge en urgences gynécologiques pour réduire la violence et la douleur générée par les soignant.e.s.
Pousser la recherche dans les domaines des maladies non mortelles mais extrêmement douloureuses comme l’endometriose, la fibromalgie, etc.
Pousser la recherche sur l’impact des règles sur les maladies mentales, par exemple : augmentation des symptômes de bipolarité pendant les règles, et proposer une prise en charge adaptée.
Rendre obligatoire et réel, des cours de santé sexuelle intégrale dans les institutions qui reçoivent des adultes handicapés. Avec du personnel formé et payé pour réaliser les ateliers. (Pour les adultes dans un premier temps, pour les adolescent.e.s à terme).
Établir et mettre en place des règles pour le respect de la vie privée dans les pharmacies. On n’a pas forcément envie que la voisine qui prend du doliprane à côté de nous sache qu’on est extrêmement constipée à cause de l’endometriose.
Engager une personne pour parler aux patientes et leur éviter les conversations de sourd avec des chirurgien.ne.s à l’ego surdimentionné incapables de communiquer correctement. Si les chirurgien.ne.s sont incapables de traiter correctement les patientes, ils.elles ont besoin d’être aidé.es par une personne humaine capable d’écouter et de répondre correctement aux patientes. D’autant plus que cette bonne communication est primordiale dans la gestion de la douleur chronique.
Droit à la PMA pour tout le monde !
PMA pour les personnes grosses, les personnes trans, les personnes célibataires, personnes en polyamour, les personnes lesbiennes, les personnes homosexuel, etc. Juste tout le monde !
Remboursement des séances de psy. Formation des psy aux violences de genre. Développement des recherches sur les neuroatypismes sous un angle de genre et formation des psy. Trop de personnes ne sont pas diagnostiquées parce qu’elles ne collent pas au cliché du petit garçon autiste.
Je propose la suppression du congé maternité : principale discrimination des femmes à l’embauche.
A la place, il me semble pertinent d’instaurer un congé parental d’accueil d’un enfant, obligatoire pour les deux parents, rémunéré pareil pour les deux parents (sans perte de salaire).
Il y aurait (enfin) une injonction sociétale au partage des tâches domestiques entre les hommes et les femmes, ainsi qu’à la préoccupation primaire envers l’enfant.
Affecter des budgets de recherche médicale sur les pathologies qui touchent en majorité les femmes. Prendre en comte la contraception hormonale qui concerne une bonne partie d’entre elles, dans le reste de la médecine (interactions etc). Continuer les recherches pour trouver des contraceptions mieux adaptées à chacun-e, avec moins d’effets secondaires.
Repenser la santé pour que l’information circule, que le savoir soit partagé par les médecins et que les patients se l’approprie. Chacun-e pourrait ainsi être plus active-f dans sa santé, faire de réels choix et ne pas dépendre d’un-e professionnel-le pour être en bonne santé. Les pratiques de prévention feraient ainsi partie de la vie de tous les jours, et pas rabâchées comme des contraintes culpabilisantes.
Par exemple, à chaque prescription de médicament on pourrait expliquer comment il agit. Ou, à partir d’un diagnostic, plusieurs thérapies proposées, incluant des méthodes moins intrusives, de l’homéopathie, par ex, à chaque fois que c’est possible.
Etendre les campagnes de prévention à la santé mentale, et normaliser d’en prendre soin. Normaliser les pathologies psychologiques, pour ne plus entendre ces mots utilisés comme des insultes.
Je proposerai :
C’est un peu utopique, j’espère avoir été pertinente.
Mais enfin Elsa, bien sûr que c’est pertinent 🙂 Vous êtes légitime !
SPOILER ALERT !!!!! Personne ne le sait (d’ailleurs dites le à votre médecin, gynéco):
Depuis le 10 décembre 2018 les préservatifs sont remboursés par la sécurité sociale avec une ordonnance !
Comme cette information vitale ne circule pas assez, ça montre le manque de mise à jour des personnes soignantes.
Il devrait avoir des formations obligatoires de mise à jour tous les ans.
Ne pas nier ou diminuer les douleurs/symptômes qu’on décrit
Il me semble qu’un sujet primordial à mettre sur la table dans une politique de santé publique féministe serait la prise en compte de l’inceste.
A lire: Le berceau des dominations de Dorothée Dussy
L’inceste est la base d’un système de domination, des adultes sur les enfants, des hommes sur les femmes et qui perpétue un système violent dans son ensemble.
Investir de l’argent dans la prise en charge des victimes, la visibilisation du sujet, la recherche dans les soins apportés, la formation des personnels de santé mais aussi de tous, nous permettrait de tendre vers une société moins oppressive.
Formation des professionnel.les à une meilleure prise en compte de la douleur des femmes et assignées, y compris des femmes racisées. Nous n’avons pas tiré les leçons de l’affaire Naomi Musenga.
Le refus de soin des personnes grosses n’est pas non plus tolérable
Tous les locaux de santé doivent avoir un budget suffisant pour organiser les locaux de façons à ce qu’ils soient accessibles à tous :
Matériels adaptés aux personnes grosses (IRM assez grand pour les accueillir, des tables capable de supporter le poids de tout le monde, des chaises dans la salle d’attentes sans accoudoir)
Accessibles avec ascenseur pour les personnes ne pouvant monter des escaliers.
Personnes qui traduisent pour les personnes malentendantes, pour les étrangers, etc.
Former les personnels de santé aux spécificités féminines (inadmissible que les essais de médicaments soient effectués principalement sur des hommes. Les résultats sont forcément biaisés)
Créer un numéro d’urgence pour signaler les abus médicaux.